LeTombeau des Lucioles Film complet en Vf, Streaming en Francais, voir Le Tombeau des Lucioles film complet streaming 1988 Japon, Ă©tĂ© 1945. AprĂšs le bombard. Skip to content. Jouer maintenant; Films. Films populaires; Films Ă venir; Films Par notes; SĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es. La meilleure sĂ©rie ; Prochains Ă©pisodes; Aujourdâhui Ă la tĂ©lĂ©; Menu Toggle. Voir|HD
Synopsis La ville de Kobe, au Japon, est en flammes. En ce terrible Ă©tĂ© 1945, les bombes amĂ©ricaines n'ont laissĂ© aucune maison debout. Seita, un adolescent de 14 ans, doit s'occuper de sa petite soeur de 4 ans, Tetsuko, aprĂšs la mort brutale de leurs parents. Le jeune homme se tourne tout d'abord vers une lointaine tante, qui refuse tout net de s'occuper d'eux, arguant qu'elle ne peut nourrir deux nouvelles bouches. Les deux orphelins s'installent alors dans un bunker dĂ©saffectĂ©, illuminĂ© par des milliers de lucioles. Seita entreprend d'amĂ©nager les lieux, pour les rendre le plus confortable possible. Cependant, faute de nourriture et d'hygiĂšne, la petite fille s'affaiblit dramatiquement... Togglenavigation. ita group, inc credit card charge; homily for holy saturday vigil; bauer 20v lithium battery charger Film "LE TOMBEAU DES LUCIOLES"Japon, Ă©tĂ© 1945. Les B-29 amĂ©ricains dĂ©versent des tonnes de bombes sur KobĂ©, qui sâembrase. Une pluie noire tombe sur la ville... Seita, 14 ans, et sa petite sĆur Setsuko, 4 ans, se retrouvent orphelins. Fuyant une tante qui ne cesse de les brimer, ils se rĂ©fugient dans un bunker dĂ©saffectĂ©, illuminĂ© par des milliers de lucioles. Mais bientĂŽt, Setsuko sâaffaiblit faute dâalimentation et dâhygiĂšne...Lâenfance face Ă la guerreEntre Allemagne annĂ©e zĂ©ro de Rossellini et Jeux interdits de RenĂ© ClĂ©ment, Le tombeau des lucioles aborde de façon Ă la fois romanesque et rĂ©aliste le thĂšme des enfants face Ă la guerre. Les dessins, dâune grande beautĂ©, rendent Ă merveille lâunivers fĂ©erique dans lequel Seita et sa sĆur sâacharnent Ă survivre. Les lucioles ont cette lĂ©gĂšretĂ© onirique que lâon retrouve dans lâascension finale des sylvains dans Princesse MononokĂ© ou cette poĂ©sie Ă©nigmatique de la neige qui tombe dans Hana-bi de Takeshi Kitano. Comme chez Kitano, la force de ces instants de pure poĂ©sie est rehaussĂ©e et isolĂ©e par la violence omniprĂ©sente. Le bunker oĂč les deux enfants ont trouvĂ© refuge devient un sanctuaire de lâinnocence prĂ©servĂ©e. Ce contraste entre la relative lĂ©gĂšretĂ© formelle du film dâanimation et la gravitĂ© du propos fait tout lâintĂ©rĂȘt du film. Takahata dĂ©montre que lâanimation peut porter un message fondamental, raconter lâhistoire et faire Ćuvre de ARTE FPays JaponAnnĂ©e 1989Disponible en direct ouiSon StereoImage HD, 16/9Version VMArte+7 Letombeau des lucioles, un film de Isao Takahata | Synopsis : La ville de Kobe, au Japon, est en flammes. En ce terrible Ă©tĂ© 1945, les bombes amĂ©ricaines n'ont laissĂ© aucune maison debout. Seita, un adolescent de 14 ans, doit s'occuper de sa petite soeur de 4 ans, Tetsuko, aprĂšs la mort brutale de leurs parents. Le jeune homme se tourne tout d'abord vers une lointaine tante, quiRegarder maintenant NoteGenresDrame , Animation , Film de guerre RĂ©alisateur Casting RĂ©sumĂ©Japon, Ă©tĂ© 1945. AprĂšs le bombardement de KobĂ©, Seita, un adolescent de quatorze ans et sa petite sĆur de quatre ans, Setsuko, orphelins, vont sâinstaller chez leur tante Ă quelques dizaines de kilomĂštres de chez eux. Celleâci leur fait comprendre quâils sont une gĂȘne pour la famille et doivent mĂ©riter leur riz quotidien. Seita dĂ©cide de partir avec sa petite sĆur. Ils se rĂ©fugient dans un bunker dĂ©saffectĂ© en pleine campagne et vivent des jours heureux illuminĂ©s par la prĂ©sence de milliers de lucioles. Mais bientĂŽt la nourriture commence cruellement Ă regarder Le Tombeau des lucioles en streaming complet et lĂ©gal ?Il est possible de louer "Le Tombeau des Lucioles" sur LaCinetek en ligne et de tĂ©lĂ©charger sur LaCinetek. 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Ils se rĂ©fugient dans un bunker dĂ©saffectĂ© en pleine campagne et vivent des jours heureux illuminĂ©s par la prĂ©sence de milliers de lucioles. Mais bientĂŽt la nourriture commence cruellement Ă manquer. Analyse rĂ©digĂ©e dans le cadre de notre Semaine Ghibli AprĂšs avoir produit NausicaĂ€ de la VallĂ©e du Vent 1984 et Le ChĂąteau dans le Ciel 1986 de Miyazaki, Isao Takahata, co-fondateur des studios Ghibli, pensait Ă un retour Ă la rĂ©alisation. Plusieurs projets sont soumis Ă Tokuma, le groupe qui a financĂ© la crĂ©ation du studio Ghibli. Parmi eux, lâadaptation par Takahata de la nouvelle dâAkikuyi Nosaka, La Tombe des Lucioles » 1964 et un projet de longue date de Miyazaki, Mon Voisin Totoro. Tandis que lâon entrevoit clairement le potentiel du Tombeau des Lucioles, le projet de fable bucolique et Ă©trange de Miyazaki nâest accueilli quâavec rĂ©ticence. Mais Toshio Suzuki, qui deviendra dirigeant du studio et producteur des chefs-dâĆuvre de Miyazaki, soutient ce dernier depuis NausicaĂ€ et tient Ă ce que son nouveau film se fasse. Il lance ainsi lâidĂ©e de deux productions parallĂšles et va chercher des fonds pour le film de Takahata en dehors de la structure Ghibli, chez ShinchĂŽsha, lâĂ©diteur de la nouvelle originelle de Nosaka. Ainsi lâassurance dâune production expĂ©rimentĂ©e pour le film Takahata permet-elle la mise en chantier de celui de Miyazaki. Mieux les deux longs-mĂ©trages sortent simultanĂ©ment dans les salles japonaises, le 16 avril 1988, et sont projetĂ©s en double-programme. Le Tombeau des Lucioles Ă©tait un succĂšs au moins dâestime assurĂ© avant mĂȘme sa sortie, de nombreux conseils dâĂ©tablissements un Ă©quivalent nippon des school boards Ă lâamĂ©ricaine avaient manifestĂ© leur intention dâemmener leurs Ă©lĂšves voir ce film aux vertus pĂ©dagogiques Ă©videntes. On pensait ainsi que Mon Voisin Totoro profiterait de ces entrĂ©es. Au-delĂ de leurs 800 000 entrĂ©es sur le territoire japonais Ă leur sortie, les deux films ont un succĂšs durable non seulement le bouche-Ă -oreille donne naissance Ă un phĂ©nomĂšne Totoro » au point que celui-ci devienne la mascotte de Ghibli mais leur distribution internationale arrive tard et par paliers remarquĂ©s dans les festivals mais sous-distribuĂ©s dans un premier temps, ils circulent sur le long terme dans les salles art et essai, jusquâĂ prendre encore plus dâimportance avec leurs sorties VHS puis DVD ou leurs diffusions tĂ©lĂ©visĂ©es⊠Takahata avait dĂ©clarĂ© quâil considĂ©rait cette distribution en double-programme comme un problĂšme. Aucun ordre de diffusion nâayant Ă©tĂ© officiellement spĂ©cifiĂ©, les spectateurs pouvaient choisir librement le film quâils verraient en premier ou les cinĂ©mas celui quâils proposeraient en premier. De fait, si les spectateurs enchaĂźnaient volontiers Mon Voisin Totoro sur Le Tombeau des Lucioles, nombre dâentre eux ne tenaient pas jusquâau bout du film de Takahata aprĂšs avoir vu celui de Miyazaki. On conçoit sans problĂšme quâaprĂšs la féérie et la fin pleine dâespoir de ce dernier, la chronique de la mort annoncĂ©e de deux orphelins de guerre suscite un malaise, et que lâon veuille rester sur le sentiment de lĂ©gĂšretĂ© procurĂ© par les aventures de Totoro, Satsuki et Mei plutĂŽt que de se confronter Ă la lente agonie de Setsuko. Pire Seita a quatorze ans, Satsuki en a onze, tandis que Mei et Setsuko ont toutes les deux quatre ans. Cette proximitĂ© des Ăąges des protagonistes des deux films pourrait bien renforcer lâimpression que ceux-ci constituent les deux faces dâune mĂȘme Ćuvre. Et il y a Ă nâen pas douter quelque chose de terrible Ă enchaĂźner sur le rĂ©cit dâune dĂ©chĂ©ance alors que lâon vient de nous promettre une amĂ©lioration Ă la fin de Mon Voisin Totoro, la mĂšre des deux petites filles va rĂ©solue vers sa guĂ©rison. La duretĂ© de lâhistoire du Tombeau des Lucioles, le rĂ©alisme parfois dĂ©rangeant de son traitement bouleversent dâautant plus, lors du premier visionnage, quâon ne les attend en rien de la part dâun studio largement connu pour les univers fantasques et enchanteurs de ses productions. Takahata adapte donc avec Ă la fois une grande fidĂ©litĂ© et quelques ajouts personnels la nouvelle dâAkikuyi Nosaka, elle-mĂȘme en grande partie autobiographique. Penser que lâauteur, Ă lâĂąge du personnage de Seita, a perdu sa mĂšre dans les bombardements, vu sa petite sĆur mourir de malnutrition et fini dans une maison de correction aprĂšs quelques vols de nourriture a quelque chose dâinsupportable. Drame incroyable de lâaprĂšs-guerre comme il y a dĂ» sâen nouer beaucoup de par le monde, le jeune Nosaka est retrouvĂ© par un pĂšre biologique sorti de nulle part. Pourtant, lorsquâil Ă©crit sur son calvaire vingt ans plus tard, il dĂ©cide de faire mourir son personnage principal afin de le prĂ©server de lâimmense sentiment de culpabilitĂ© qui lâa hantĂ© lui depuis tout ce temps, lui qui dit sans dĂ©tour en entretien avoir Ă©tĂ© bien plus Ă©goĂŻste et nĂ©gligeant que Seita vis-Ă -vis de sa petite sĆur. Takahata, par les superbes partis-pris narratifs dont il enrichit lâĆuvre originale, prolonge la motivation initiale de lâauteur faire face Ă ses dĂ©mons et, peut-ĂȘtre, sâen libĂ©rer â on y reviendra. Il choisit en revanche de ne pas restituer toutes les descriptions des phĂ©nomĂšnes scatologiques et des pathologies des deux enfants prĂ©sentes dans le roman les diarrhĂ©es sont simplement Ă©voquĂ©es par Setsuko. Cela aurait certainement coupĂ© le film de son public, car le poids des images nâest pas nĂ©gligeable. Lâanimation ne lâattĂ©nue que partiellement, et lâon en vient Ă se demander comment certains enfants de par le monde ont pu rĂ©agir face Ă la duretĂ© extrĂȘme de cette histoire aux Etats-Unis, le film Ă©tait adressĂ© Ă un public de plus de huit ans, en France, il Ă©tait tout public avec la mention scĂšnes difficiles ». Car le film tend bien Ă une universalitĂ©, notamment en ce quâil sâapplique, au niveau de la pure animation dirigĂ©e par Yoshifumi KondĂŽ, puisque Takahata ne dessine pas, Ă restituer des mimiques ou des gestuelles dâenfants, et donc Ă permettre lâidentification de chaque jeune spectateur avec les protagonistes. On raconte que les animateurs se seraient inspirĂ©s, pour dessiner Setsuko, des moues et des pleurs de Brigitte Fossey lorsquâelle jouait, Ă cinq ans, Paulette dans les magnifiques Jeux interdits de RenĂ© ClĂ©ment 1952. De fait, le rĂ©sultat est au moins aussi bouleversant⊠Au printemps 1945, la reconquĂȘte du Pacifique par les troupes amĂ©ricaines est achevĂ©e. On garde en mĂ©moire la violence de films comme La Ligne rouge de Terrence Malick 1999 ou le diptyque MĂ©moires de nos PĂšres / Lettres dâIwo Jima de Clint Eastwood 2006/2007 qui Ă©voquent ces batailles. Les pertes sont Ă©normes des deux cĂŽtĂ©s, mais les Japonais montrent une ferveur nationaliste impressionnante, notamment Ă Okinawa, premiĂšre Ăźle stratĂ©gique de lâarchipel nippon sur laquelle dĂ©barquent les AmĂ©ricains, oĂč mĂȘme les Ă©coliers prĂ©fĂšrent se suicider Ă la sortie des classes que de supporter la prĂ©sence de lâennemi. Si lâavancĂ©e des troupes prend plus ou moins fin Ă ce moment-lĂ , une sĂ©rie de bombardements dĂ©bute en mars. Ce seront les plus meurtriers de lâhistoire. A KobĂ©, grand port industriel et militaire et donc cible privilĂ©giĂ©e, les constructions de papier et de bois, destinĂ©es Ă limiter les pertes en cas de sĂ©isme, sont anĂ©anties par une pluie de bombes incendiaires. PrĂšs dâun quart de la ville est dĂ©truit. Moins de six mois plus tard, le Japon capitule. Lâaction du Tombeau des Lucioles se dĂ©roule approximativement entre ces deux dates clĂ© le bombardement de KobĂ© ouvre le long flash-back qui occupe la quasi-totalitĂ© du mĂ©trage, et la capitulation japonaise est Ă©voquĂ©e en fin de mĂ©trage lorsque Seita lâapprend un peu tard. Pour ĂȘtre plus prĂ©cis, la seconde borne temporelle du film est le jour oĂč fut dĂ©crĂ©tĂ© le Plan gĂ©nĂ©ral pour la protection des orphelins de guerre », le 20 septembre 1945, soit exactement la veille de la mort de Seita. Ce dĂ©tail, prĂ©sent dans la nouvelle de Nosaka, est dâune ironie extrĂȘmement sombre qui ne rend que plus rĂ©voltante lâhistoire des deux enfants. La nuit du 21 septembre 1945, je suis mort ». Câest par cette phrase terrible que le silence des premiĂšres secondes du film est brisĂ©. De mĂȘme, de la nuit noire qui emplissait prĂ©alablement lâĂ©cran, la silhouette dâun garçon sâextrait. Elle est presque monochrome, dâun rouge profond qui lui donne lâair irrĂ©el. Bien quâil soit presque masquĂ© par lâombre de la visiĂšre de sa casquette, on devine le regard du personnage, dirigĂ© hors-champ. Le plan suivant nous rĂ©vĂšle lâobjet de ce regard un pilier en bĂ©ton et une petite fontaine, plongĂ©s dans la pĂ©nombre. Mais la fontaine disparaĂźt immĂ©diatement et lâĂ©tat du pilier se dĂ©grade en mĂȘme temps que lâĂ©clairage change pour lui donner non plus des couleurs rougeoyantes mais grisĂątres. Un corps apparaĂźt, appuyĂ© contre le pilier. Un troisiĂšme plan vient rĂ©unir le regardant et le regardĂ©. Le premier et le deuxiĂšme garçons ne sont quâune seule et mĂȘme personne. Lâesprit de Seita se repenche sur son passĂ© et regarde sa propre mort. Celle-ci se fait sous nos yeux Ă nous aussi, dans des couleurs froides, aussi livides que le teint du garçon, comme vidĂ©es de leur substance. Un travelling qui nous dĂ©taille le corps extrĂȘmement faible de Seita, son visage moribond, confirme la cruditĂ© de la situation dĂ©crite comme rĂ©elle. Dâailleurs, le corps affalĂ© ne tarde pas Ă retrouver un contexte un hall de gare, des passants dont le visage demeure hors-champ parce quâils sont soient indiffĂ©rents, soit offusquĂ©s par lâagonie de ces orphelins qui, Ă leurs yeux, ne font que couvrir le pays de honte. En un gros plan qui fait lâeffet dâun couperet, le garçon sâĂ©teint avoir murmurĂ© un ultime nom Setsuko. La petite fille ne tardera pas Ă apparaĂźtre Ă son tour. Lorsquâun employĂ© de la gare trouve dans la poche de Seita une vieille boĂźte de bonbons mĂ©tallique, il la jette derriĂšre au loin, dans lâherbe, derriĂšre le bĂątiment. Quittant symboliquement lâantre de la mort, la boĂźte revient Ă la vie » en mĂȘme temps que de petits morceaux dâossements, des lucioles sâen Ă©chappent et bientĂŽt lâĂąme de Setsuko qui sâĂ©merveille de la myriade de points lumineux qui forment comme des Ă©toiles folles. Lorsque Seita ramasse la vieille boĂźte de bonbons, celle-ci retrouve miraculeusement son Ă©clat pour faire le bonheur de Setsuko. Un garçon, une petite fille, des bonbons, des lucioles, une dominante rouge, la nuit, la mort tous ces Ă©lĂ©ments dĂ©cisifs sont rĂ©unis dans un plan oĂč apparaĂźt le titre. Celui-ci est un oxymore qui rĂ©unit un objet liĂ© Ă la mort et des insectes offrant une source de lumiĂšre, un symbole de vie. De fait, le film aura pour pĂŽles la vie et la mort, lâenfance et la guerre. Mais cela est Ă nuancer immĂ©diatement si les teintes rougeoyantes du dĂ©but semblent incarner le souvenir dâune enfance heureuse, les enfants sont, de fait, devenus des fantĂŽmes, et la couleur rouge sera Ă©galement celle des ciels embrasĂ©s par les bombardements, celle des plaies et du sang. Quant aux lucioles, elles sont connues autant pour la lumiĂšre quâelles produisent que pour leur durĂ©e de vie bien Ă©phĂ©mĂšre⊠Ainsi, plus que lâaffrontement de la vie et de la mort, câest la cohabitation de ces derniĂšres que montre le film non seulement le quotidien des protagonistes est envahi par la mort dĂšs le tout dĂ©but du flash-back, mais Ă chaque fois que le rĂ©cit-cadre » les fantĂŽmes de Seita et Setsuko qui se penchent sur leur passĂ© rĂ©apparaĂźt, ça nâest pas vraiment pour offrir un contrepoids au malheur du rĂ©cit encadrĂ© », câest pour souligner lâimportance dâune Ă©tape dans la dĂ©chĂ©ance des deux enfants. Ce fil rouge » du film, mis en valeurs par le jeu sur les couleurs de lâimage, il apparaĂźt en effet lorsque Seita prend le train juste aprĂšs avoir appris la mort de sa mĂšre, lorsque la tante qui les hĂ©berge prive le frĂšre et la sĆur des kimonos de leur mĂšre pour les Ă©changer, lĂ©gitimement, contre du riz et que Setsuko hurle de rage le fantĂŽme de Seita se bouche les oreilles, ne supportant pas dâentendre une seconde fois ces cris et ces pleurs dĂ©chirants et lors dâun bombardement oĂč les deux enfants se rĂ©fugient dans un abri. Ils y emmĂ©nageront bientĂŽt, ne supportant plus de se sentir indĂ©sirables chez leur tante. Ils sây dĂ©graderont, fatalement. En ce que les fantĂŽmes prennent une longueur dâavance sur lâhistoire et viennent nous signaler trĂšs tĂŽt lâimportance de ce lieu, le caractĂšre tragique du rĂ©cit nous est violemment rappelĂ© câest littĂ©ralement le dĂ©but de leur propre fin que regardent les fantĂŽmes. Mais leur prĂ©sence rĂ©chauffe plus quâelle ne glace montrer leurs fantĂŽmes qui sourient dans lâau-delĂ câest promettre aux protagonistes un peu de bonheur, mĂȘme sâil faut que celui-ci arrive aprĂšs leur mort. Cette initiative de Takahata dâenrichir la narration de ce niveau surnaturel est ainsi dâune richesse admirable et forte dâun impact Ă©motionnel considĂ©rable sur le spectateur. A un unique moment, le cinĂ©aste dĂ©laisse nĂ©anmoins ce point de vue des deux enfants ou de leurs fantĂŽmes lors du bombardement de KobĂ©, au dĂ©but du film. Il y a dâabord ces plans aĂ©riens sur les avions amĂ©ricains, qui figurent une ampleur des Ă©vĂšnements que Seita et Setsuko ne peuvent saisir, qui les dĂ©passe. Et puis il y a ces images du dĂ©sastre, ces vivants qui hurlent face aux flammes qui les encerclent et ces morts entassĂ©s. En un plan, le militarisme nippon est dĂ©noncĂ© par Takahata comme Ă©tant lui aussi Ă lâorigine de la catastrophe au premier plan, femmes et enfants sont recroquevillĂ©s, tandis quâĂ lâarriĂšre-plan, un homme en uniforme militaire brandit son sabre et crie Vive lâEmpereur ! » comme sâil Ă©tait prĂȘt Ă repartir immĂ©diatement au combat, peu importent les centaines de milliers de morts que les bombardements viennent de causer, peu importe lâanĂ©antissement quasi-total de lâarmĂ©e et de la flotte japonaises. La force du film est de continuer de montrer lâimpact de la guerre sur la population mais Ă un niveau plus intime, qui Ă©voquerait presque Pluie noire de Shohei Imamura, sorti un an plus tard au Japon. Lâexaltation de la patrie et la croyance naĂŻve en une victoire encore possible, on les trouve Ă©galement chez Seita, fils dâun officier dans la marine. Face Ă un quartier entier rĂ©duit Ă un tas de cendres, tout ce quâil dit Ă sa petite sĆur câest Ne tâinquiĂštes pas, papa nous vengera ». Plus tard, on le verra lire un livre exaltant visiblement la puissance militaire du pays et on lâentendra chanter une marche militaire en imaginant que les lucioles quâil a faites entrer dans la moustiquaire de son lit dessinent la forme des bateaux de la revue navale aprĂšs laquelle son pĂšre est parti Ă la guerre. Mais, comme il en prendra violemment conscience en apprenant aprĂšs tout le monde la capitulation du pays, Seita est en dĂ©calage avec le rĂ©el Ă force de lâĂȘtre avec la sociĂ©té⊠Car un autre aspect de la guerre au Japon que le film dĂ©crit en filigrane, câest la vie Ă lâarriĂšre ». La rĂšgle est simple, formulĂ©e par la tante qui recueille Seita et Setsuko en rechignant a le droit de manger avec dĂ©cence celui qui travaille pour la patrie, celui qui participe Ă lâeffort de guerre. On apprend que Seita travaillait dans une usine mais que celle-ci, comme son Ă©cole, a Ă©tĂ© dĂ©truite par les bombardements. Les nombreuses fois oĂč la tante revient Ă la charge, reprochant Ă son neveu de ne pas se bouger assez, paraissent nâavoir que peu dâimpact sur les deux protagonistes. De fait, et comme Nosaka le dit lui-mĂȘme, Seita nâest pas vraiment une figure idĂ©ale de lâenfant prĂ©cocement combatif et raisonnĂ©. Il ne se prĂ©cipite Ă aucun moment pour trouver un travail, fait la tĂȘte dure lorsque la nourriture commence sĂ©rieusement Ă manquer et quâon lui conseille de quitter son abri de fortune et de retourner chez sa tante, se rĂ©jouit des bombardements qui lui permettent de voler dangereusement mais avec une insouciance effarante les habitants du coin pendant que ceux-ci sont aux abris. Sa nĂ©gligence paraĂźt mĂȘme prĂ©cipiter la mort de sa petite sĆur, comme nous le suggĂšre un montage parallĂšle oĂč lui est constamment en ville Ă chercher plus ou moins efficacement Ă manger tandis que Setsuko sâĂ©teint lentement, seule dans leur abri de fortune. Mais il est indĂ©niable que, dans les deux tiers du film, le jeune Ăąge de sa sĆur, les caprices et les vrais chagrins dĂ©vastateurs lâĂ©pisode des kimonos de la mĂšre de celle-ci contraignent Seita Ă passer la majoritĂ© de son temps Ă mĂ©nager la faim ou le moral de Setsuko. Les bonbons aux fruits qui apparaissent dĂšs le prĂ©-gĂ©nĂ©rique comme un Ă©lĂ©ment important sont un vĂ©ritable anti-pleurs » auquel recourt souvent le garçon pour calmer sa sĆur. Le plus touchant est certainement de voir celle-ci se prendre progressivement en charge elle-mĂȘme, Ă©conomiser les bonbons, les rentabiliser en remplissant la boĂźte vide dâeau qui prend leur goĂ»t, et finalement les fantasmer, puisque que dans le dĂ©lire qui prĂ©cĂšde sa mort, elle suce des petits boutons en plastiques en croyant dĂ©guster encore les fameux bonbons. Ces simples bonbons, en ce quâils sont prĂ©sents tout au long de la trajectoire des personnages et mĂȘme en Ă©clairent la chute, constituent lâun de ces motifs du film qui rĂ©vĂšlent la cohabitation entre vie et mort, enfance et guerre exposĂ©e prĂ©cĂ©demment. Les jeux de Seita qui mime le tir dâune mitrailleuse en sont un Ă©galement, de mĂȘme que, plus largement, le passage oĂč le frĂšre et la sĆur vont jouer au bord de mer. A ce moment-lĂ notamment, le film prend en compte Ă la fois la subjectivitĂ© des enfants elle nous est mĂȘme restituĂ©e Ă lâĂ©cran Ă travers la figuration dâun souvenir heureux de Seita ayant rapport avec la mer â et la mĂšre et le regard des autres. Ces autres, ce sont par exemple la vieille dame et le petit garçon qui ramassent de lâeau de mer pour pallier Ă lâinsuffisance des rations de sel et qui observent, comme sonnĂ©s, Seita et Setsuko sâamuser avec bon cĆur. Il y a aussi, au-delĂ de la tante, les voisons dont celle-ci parle Vous allez me faire honte » crie-t-elle aux gamins lorsque ceux-ci se mettent Ă jouer du piano et Ă chanter la fenĂȘtre ouverte, Nous sommes en guerre voyons, que vont dire les voisins ?! ». Par petites touches, un malaise est esquissĂ©, une tension entre un pays qui se cloĂźtre dans un acharnement guerrier insensĂ© puis entre dans une phase de deuil silencieux et deux enfants qui parviennent envers et contre tout Ă arracher Ă la dĂ©solation alentour quelques moments de joie. Leur insouciance dĂ©range. Les libertĂ©s quâils prennent par rapport aux conventions sociales en viennent Ă un moment Ă gĂȘner Setsuko elle-mĂȘme tandis quâils se font Ă manger dans leur coin en rĂ©action aux reproches de la tante, la fillette reproche la mauvaise tenue de son frĂšre Ă table. On sâen fiche, on est tous seuls, non ? ». La rĂ©action de Setsuko est infime sans acquiescer, elle sâaffaisse simplement un peu, mais en gardant un visage grave. Peut-ĂȘtre a-t-elle elle-mĂȘme conscience que par ce simple geste, elle se reconnaĂźt Ă son tour, aprĂšs son frĂšre, comme marginale. Cette auto-exclusion des personnages de la sociĂ©tĂ© sera explicitĂ©e, lorsquâun paysan Ă qui ils demandent Ă manger leur explique quâavec des rationnements de plus en plus durs, on nâa plus rien Ă manger en dehors de la communautĂ©. Les quelques scĂšnes qui renvoient Seita Ă la maladresse de son choix dâisolement sont terribles il y a dâabord cet aprĂšs-midi oĂč plusieurs gamins du coin passent devant lâabris des protagonistes pendant lâabsence de ces derniers et nâen croient pas leurs yeux, trouvant des grenouilles sĂ©chĂ©es et autres aliments quâils nâaccepteraient jamais dâingurgiter, mĂȘme en ces temps difficiles, Ă la maison. Ce sera le premier et unique point de vue que le film montrera sur lâabri en dehors de celui de ses deux habitants, et le manque de compassion des gamins nous rĂ©volte. Mais lĂ encore â et câest tout lâimpact dĂ©vastateur du film de Takahata â on ne saurait accabler ces personnages, les dĂ©signer comme mĂ©chants » aussi rapidement quâon a lâhabitude de le faire face Ă la plupart des films visant un jeune public. Lâenfance, son insouciance, sa naĂŻvetĂ© rendent en partie comprĂ©hensible une telle rĂ©action, de mĂȘme quâelles excusent les dĂ©cisions parfois Ă©tonnantes de Seita. Quant Ă la violence de certains personnages adultes physique pour le paysan volĂ©, symbolique pour les passants mĂ©prisants du hall de gare de lâouverture, elle paraĂźt devoir beaucoup, aussi, au regain dâindividualisme et de mĂ©pris des autres quâamĂšnent fatalement le rationnement et les autres Ă©preuves du direct aprĂšs-guerre. La seule chose Ă laquelle on puisse rĂ©ellement sâen prendre, au final, câest donc bien la guerre elle-mĂȘme. En ce que lâon est amenĂ© Ă ce constat basique par une multitude de petits dĂ©tails du film sans que celui-ci nâait Ă aucun moment lâair de verser dans le rĂ©quisitoire ou la rĂ©flexion transcendante, Le Tombeau des Lucioles est bien lâun des plus grands films antimilitaristes de lâhistoire du cinĂ©ma. Vers la fin du film, Seita prĂ©pare la crĂ©mation de Setsuko et observe une famille visiblement aisĂ©e qui revient heureuse dans sa maison aprĂšs avoir apparemment fuit les bombardements pendant des mois. Tandis que les filles de la famille Ă©coutent un disque et se penchent par la fenĂȘtre de leur maison, un travelling nous porte sur lâautre rive de lâĂ©tang que lâon voit depuis leur fenĂȘtre, sur laquelle se trouve⊠lâabri de Seita et Setsuko, tout juste abandonnĂ©. Que dire de cette sĂ©quence, sinon que lĂ encore â et plus jamais mĂȘme, Takahata exprime en silence et avec une puissance inouĂŻe la quasi-inconcevabilitĂ© dâun destin aussi tragique que celui racontĂ© ici. Comment le retour Ă la vie paisible dâune famille et la crĂ©mation dâune fillette de quatre ans morte des suites dâune malnutrition peuvent-ils coexister Ă une distance de quelques centaines de mĂštres ? La douce musique du disque quâĂ©coutent les jeunes filles aisĂ©es est prolongĂ©e le temps dâune sĂ©quence comme en suspens oĂč, dans lâabri dĂ©laissĂ©, Ă©trangement calme sous le soleil de lâaprĂšs-midi, lâimage de Setsuko reste comme imprimĂ©e. On devine que ce Ă quoi on la voit sâaffairer de purs jeux dâenfant ou des imitations des tĂąches mĂ©nagĂšres dâune maman Ă©tait certainement ce quâelle faisait pendant que Seita la laissait seule. Les larmes qui coulaient dĂ©jĂ depuis un bon bout de temps sur nos joues deviennent alors incertaines, Ă la fois dâattendrissement profond et de tristesse immense. Lâenchantement de ce moment nâefface pas la duretĂ© presque insoutenable du spectacle de la mort dâun enfant dont on a fait lâexpĂ©rience quelques minutes plus tĂŽt et dans ce moment-lĂ , lâanimation nâoffre plus aucune protection Ă©motionnelle ». Mais lĂ encore, câest en fait du mariage des deux que naĂźt la vraie Ă©motion, de celle qui vous vide entiĂšrement et ne laisse ensuite vous envahir doucement quâune reconnaissance immense envers un cinĂ©aste capable de cela. Lors de la crĂ©mation de Setsuko ou Ă la toute fin du film, elles sont encore lĂ , les fameuses lucioles. Dans un film oĂč le jeu sur la lumiĂšre est si important voir lâobscuritĂ© quasi-totale du moment oĂč Seita tient le corps inanimĂ© de Setsuko, celles-ci sont de petites sources de lumiĂšres et donc â selon la symbolique filĂ©e tout au long du film â autant de petites promesses de bonheur. Lorsque les protagonistes en font rentrer sous leur moustiquaire, les lucioles deviennent un peu les Ă©toiles de leur ciel Ă eux, dans le petit monde quâils ont bĂąti avec pas grand-chose, et en grande partie, malheureusement, sur des illusions. Les enfants sâendorment dĂ©jĂ que nous est montrĂ©e Ă nous seuls, dans un gros plan extrĂȘmement sombre, la mort dâune luciole dont la lumiĂšre sâaffaiblit progressivement avant quâelle ne tombe de la moustiquaire. Pourquoi est-ce que les lucioles meurent tellement vite ? » demandera Setsuko le lendemain matin en leur creusant une tombe. Elle apprend alors Ă son frĂšre quâelle est au courant de la mort de leur mĂšre, quâil essayait de lui cacher. Un deuil pour en Ă©voquer un autre, figurĂ© furtivement par un plan dâune cruditĂ© incroyable un souvenir de Seita oĂč le corps de la mĂšre, recouvert de pansements ensanglantĂ©s, est jetĂ© dans une fosse commune. Une innocence supposĂ©e pour Ă©voquer ce quâil y a de plus grave⊠JusquâĂ sa derniĂšre image, Le Tombeau des Lucioles est un chef-dâĆuvre de lâanimation intelligente, non seulement Ă©blouissante visuellement mais tous publics parce quâĂ la fois didactique et dâune subtilitĂ© et dâune pudeur que lâon ne connaĂźt quâĂ trĂšs peu de films sur la guerre. En revenant une derniĂšre fois au rĂ©cit-cadre » quâil a imaginĂ©, Takahata tient toutes ses promesses. Envers Nosaka quâil adapte et auquel il offre une sorte de deuxiĂšme libĂ©ration assis, paisibles, sur un banc qui surplombe une grande mĂ©tropole dâaujourdâhui, les deux fantĂŽmes du passĂ© paraissent veiller sur le prĂ©sent et la gĂ©nĂ©ration Ă laquelle ils nâauront jamais pu donner naissance. Envers le public, auquel il ne livre pas seulement un formidable document historique ou le drame suprĂȘme de lâenfance, mais Ă©galement une sorte de pensĂ©e vivifiante pour affronter la vie et ses Ă©preuves. Les lumiĂšres de la ville, avec lesquelles les insectes qui entourent comme toujours Seita et Setsuko finissent par se confondre, sont comme les lucioles de nos vies Ă nous . A ceci prĂšs que la source lumineuse quâelles offrent est sans comparaison avec les petits points dont devaient se contenter les personnages. Lâespoir et le bonheur doivent ĂȘtre au diapason.